"Vendre plus ou moins cher son turban n'intéressait pas le moins du monde le marchand. Il était satisfait de sa vie sobre : l'essentiel pour lui était d'échanger. Je me suis assis et nous avons pris le thé. Nous avons parlé une heure de ma vie, de la sienne. Puis nous avons commencé à marchander, en prenant encore le thé sur le kilim, entourés de myriades de turbans. J'ai pu acheter mon habit et nous nous somme quittés comme deux amis. Du fond d'un bazar poussiéreux, ce marchand avait posé en moi les bases de mon métier de photographe : avoir un prétexte pour échanger avec les autres."
"Conseils d'un photographe voyageur", Olivier Föllmi, La Martinière, 2008.